vendredi 24 octobre 2014

Les 4 missions de l'UCL

Dans mes textes je fais référence à 4 missions de l'Université :
  1. L'enseignement
  2. La recherche
  3. Les services à la société
  4. La participation au milieu de vie universitaire
De fait l'UCL se donne aussi pour mission de créer les conditions et de prendre sa part dans le "milieu de vie universitaire". Vers 1970 on parlait d'organisations "du milieu", asbl ou autres entités proches de l'animation de l'UCL, mais sans que l'UCL y ait autorité, sinon par des conventions écrites ou non écrites.
Je suis sûr qu'un sociologue va me proposer une meilleure écriture de cette 4e mission.

Community Land Trust. Un jour à LLN ?




Les pionniers de Louvain-la-Neuve s'étaient vu proposer une formule d'habitat unique en Belgique : l'emphytéose.
On n'avait pas "la pleine possession" du terrain et de ce qui était dessus. Mais pour quelques dizaines d'années on obtenait le droit d'utiliser ce terrain (avec quelques limites dans son usage) sans devoir le payer. 
42 ans plus tard, le propriétaire du terrain est toujours le même. C'est l'UCL, et elle ne semble pas intéressée par la revente de ses terrains vers d'autres propriétaires, publics, associatifs, ...
Comme le disait Jean-Marie Lechat, ne rêvons pas de créer actuellement un CLT sur les terres UCL.
Mais on peut créer un CLT sur des terrains proches.
Cette semaine a été riche dans ce chemin.
  • Lundi 21 octobre. Au Point Culture de LLN (Place Galilée). Echange autour du thème "A qui appartient la ville ?"
  • Mardi 22 octobre. Au BIP de la Place Royale à Bruxelles. Soirée grand public sur le CLT en Belgique et en Europe.
  • Mercredi 23 octobre. Une rencontre comparable en Wallonie.

La personne-ressource de ces deux dernières réunions fut John Davis, initiateur des Community Land Trusts aux USA et militant des droits civiques. Son dernier livre, Manuel d'anti-spéculation immobilière, écrit aussi avec des collaborateurs européens, remporte un grand succès. Mais pour nous, pionniers de LLN, il est important d'observer que le CLT des USA s'est manifesté en 1972. 1972, cela ne vous dit rien ?
Nous sommes nés du même souffle.
D'ailleurs deux fois au cours de la soirée de Bruxelles, l'exemple de LLN fut évoqué.
N'est pas l'occasion de susciter un CLT à Louvain-la-Neuve ? Un CLT dans lequel les associations, les pouvoirs publics, et des groupes de futurs habitants auraient leur place. On pourrait s'allier avec des CLT à Bruxelles et en Wallonie.



Le modèle Community Land Trust : une réponse possible à la crise du logement à Bruxelles et en Europe ? |

A l’occasion du passage en Belgique de John Davis, expert des Community Land Trusts aux États-Unis, le CLTB, en collaboration avec Brussels International, organise une soirée, ouverte au grand public, sur ce modèle de logement innovant.
Mercredi 22/10/14 à 19h au BIP Place Royale 2-4, 1000 Bruxelles
·         19:00 Introduction par Céline Fremault, Ministre du logement de la Région de Bruxelles-Capitale
·         19:30 présentation du livre Manuel d’antispéculation immobilière – la traduction française du CLT Reader, l’ouvrage de référence pour les Community Land Trusts, qui vient d’être publié. L’auteur, John Davis, est interviewé par Geert Van Istendael
·         20:00 première de Comme un escargot, le nouveau documentaire sur le projet CLT  « Le Nid » réalisé par le Gsara.
·         20:30 débat sur le développement d’un modèle CLT en Europe avec Sorcha Edwards (Housing Europe), Jean-Phillip Attard (CLT France) et Charlotte Boulanger (FMDV). 

mardi 21 octobre 2014

Louvain-la-Neuve est une ville... universitaire, intergénérationnelle...

Quels qualificatifs pour Louvain-la-Neuve ?
Lesquels sont justifiés ? Lesquels sont souhaitables ?
Dans un désordre volontaire :
Une ville...
  • universitaire
  • intergénérationnelle
  • sportive
  • verte
  • entrepreneuriale
  • multilingue
  • multiculturelle
  • jeune
  • vieille
  • historique
  • provisoire
  • durable
  • économique
  • piétonne
  • improbable
  • diverse
  • ouverte aux handicapés
  • accueillante aux seniors
  • potagère
  • arborée
  • brabançonne
  • européenne
  • wallonne
  • idéale pour les Erasmus
  • scientifique
  • à restaurer
  • muséale
  • artistique
  • accessible par différents modes de transport
  • avec une bonne mobilité interne
  • technocratique
  • démocratique
  • citoyenne
  • Lotus Bleu
  • sûre
  • festive
  • inventive
  • ...
Quels qualificatifs ajouteriez-vous ?
Lesquels considérez-vous comme des défis à relever ?

L'UCL va-t-elle revendre les terrains de LLN ?

On s'est interrogé hier sur la moralité de la possession de terres par l'entreprise UCL. Au mépris de la loi ? Il y a eu des comparaisons avec le patrimoine de différentes universités : VUB, ULB, ... On aurait pu examiner la position particulière de l'Université jésuite de Namur, des Universités d'Etat (sont-elles à la merci d'un changement de gouvernement national ou communautaire ?)
Je plaide pour l'UCL. Elle avait été victime d'une grave injustice et beaucoup l'ont considérée comme une trahison. J'étais proche de Mgr Massaux au moment où il a appris que l'UCL devait quitter Louvain. Dans notre relation "Je t'aime moi non plus" nous étions dans une phase "je t'aime". Je l'ai vu effondré, presque détruit lors d'une réunion avec des professeurs du secondaire, fulminant contre les évêques belges et particulièrement le Mgr de Bruges. Heureusement, son tempérament de sanglier des Ardennes a pris le dessus, et son fond religieux a accouché d'une "sainte colère". Il n'a pas amené beaucoup d'idées pour LLN mais il a soutenu fermement les négociations de Woitrin, Oleffe et les autres.
La création de Louvain-la-Neuve a été un investissement gagnant pour la Belgique, la Wallonie et plus encore pour cette région du Brabant wallon de villages et de petites villes sans perspective. Cela vaut bien quelques milliards. Sans doute la KUL y a-t-elle gagné plus encore mais comme j'étais un Brabançon bilingue ce fut gagné-win, comme le "pain perdu" en français devient le "gewonne brood" des Flamands.
Parlant milliards, l'on disait que l'UCL avait bénéficié d'emprunts CGER à très faible taux. Quelqu'un parlait de 35 milliards de francs belges pour le coût total d'aménagement de LLN y compris les bâtiments privés. Il est vrai que le chiffre à atteindre était de 50000 habitants.


Jean-Marie Lechat a rappelé justement qu'il ne fallait pas rêver: l'UCL ne lâchera pas son patrimoine. Avec les évènements Marcourt je m'étais déjà dit : en Belgique c'est une garantie de liberté, d'autonomie, de durée que de posséder des terres. Un pouvoir public pourrait plus facilement couper les subsides que faire vendre du terrain.
D'autre part posséder le foncier c'est une façon d'assurer la continuité du projet urbanistique.

Ceci dit je pense que l'UCL pourrait concéder à terme une partie de la responsabilité urbanistique à une entité plus autonome et plus transparente que ses commissions.
Enfin il serait bon que sur une surface significative on puisse tester le Community Land Trust. Un CLT pourrait-il racheter une partie non bâtie du patrimoine UCL? L'UCL pourrait racheter avec cette somme des terres en bordure de ses possessions actuelles? C'est juste une question.
Les pionniers de LLN s'inquiétaient de voir leur Alma maternante être à la fois le propriétaire, le maître d'école, le patron, le gardien de la morale, le critique de l'esthétique, le mécène...
Il est temps de redéfinir le rôle du propriétaire, en n'oubliant pas qu'il a été l'initiateur d'une ville passionnante.

Les propriétés des professeurs de l'UCL

Encore un écho à une intervention au cours de l'échange sur LLN le 20 octobre 2014.
Je parle de la décision de changer de maison dans les années 60 et début 70. Il y a eu un clan de "déménageurs", parfois des militants wallons, d'autres qui voulaient se battre pour rester à Leuven, et puis tous ceux qui se sont adaptés à l'évènement. Certains se sont mis immédiatement à la recherche d'une fermette ou d'une villa à proximité de la future implantation universitaire. Être près du boulot, mais ne pas se trouver sur le même site que ses collègues et ses étudiants, acheter avant que les prix ne montent. Comme on le rapportait lors du début, certains ont construit de charmantes maisons dans des petits bois et se sont retrouvés avec des collègues qui avaient eu la même idée.
Beaucoup de professeurs de la section francophone avaient déjà leur maison familiale entre Leuven et Louvain-la-Neuve. Woitrin à Blanden. D'autres à Heverlee, Oud-Heverlee, Sint-Joris-Weert et au-delà de la frontière linguistique : Hamme-Mille, Nethen... Ou le long de la voie de chemin de fer Leuven-Wavre ce qui permettait une scolarisation des enfants aux Mille-Filles (chez les Annonciades proches de la gare d'Heverlee), à Basse-Wavre, à Wavre, ailleurs. Beaucoup d'écoles secondaires étaient à quelques pas des gares. Ils furent aussi quelques enseignants et assistants à opter pour une construction ou une location dès les premières phases de Louvain-la-Neuve. Jean-Pierre Antoine dès le mois d'aout 72 au Sud du Parc de la Ferme du Biéreau. René Lavendhomme, Nicolas Rouche, Yves Eeckhout et quelques autres au sein de l'habitat groupé des "Verchons" (qui bourniflaient selon le poème de Lewis Caroll traduit par Parisot http://fr.wikipedia.org/wiki/Lewis_Carroll ). Le "trois-ma" de Macq, Mabardi, Martin. Voisins de Lousberg, Lejeune... Plusieurs enseignants (Philippe Lebrun, Jean-Marie Streydio, ...) dans les bâtiments à toit plat de Belcoha le long de la Scavée du Biéreau. Quelques-uns rue des Wallons ou dans les ruelles attenantes : André De Herde, André Vekemans, Jacques Steyaert, le Père Boné. Ils furent donc nombreux à vivre pleinement l'aventure des pionniers.
Plus tard Woitrin voulut vivre aussi dans sa ville de Louvain-la-Neuve. Dans les premiers mois il venait souvent visiter sa cité avec femme et enfants. On disait "si tu vois une dame qui ramasse un papier dans la rue et va le mettre dans une poubelle, c'est Madame Woitrin qui se pense dans son salon". 


Louvain-la-Neuve. Zone sablo-limoneuse

C'était une grande carte en carton accrochée sur le mur de notre classe d'école primaire. De larges bandes colorées plus ou moins horizontales découpant la Belgique en zones. Les plus évocatrices étaient zone sablonneuse, zone limoneuse.
Lorsque nous sommes arrivés à Louvain-la-Neuve pour la pose de la première pierre le 1er février 1971, des tracteurs entouraient la propriété de l'UCL comme des canons braqués sur un champ de bataille. Tridents, fourches de la colère. On a tenté de me rassurer en disant : ce ne sont que des terres à patates, et puis les fermiers ont été bien indemnisés. Les quelques maisons qui gênent vont être rasées pour faciliter le travail des urbanistes...
Hier soir, 20 octobre 2014 j'ai entendu un agronome se plaindre de ce gaspillage de terres agricoles et j'ai repensé à ces terres qui n'étaient pas seulement "une petite Sibérie".
Je ne sais plus bien pourquoi nous ne sommes pas allés à Charleroi.

Intra muros. Extra muros

Au cours des échanges de ce lundi 20 octobre autour du thème "À qui appartient la ville", on a évoqué plusieurs fois le terme "intra muros", à l'intérieur des murs. Particulièrement lorsqu'on a évoqué le quartier Athena. Faut-il laisser se développer la ville extra muros? Comment assurer la continuité entre les quartiers Lauzelle et Athena? A hauteur du Boulevard, sous celui-ci, par-dessus ? Ou même en détournant l'avenue de Lauzelle au Nord d'Athena. Jean-Luc Roland a relevé une observation sur le manque d'espace urbain au Nord de Lauzelle. Des sentiers, de la verdure mais pas beaucoup de lisibilité. Pourtant Athena ne serait qu'à 800 mètres du Centre Urbain. Moins loin que la rue Haute.
Alors Louvain-la-Neuve Hors-les-Murs ?
En préparant mon livre j'ai interrogé de nombreuses personnes sur les limites de Louvain-la-Neuve, telles qu'ils les ressentaient. Pour beaucoup c'est le territoire possédé par l'UCL. Pour d'autres c'est le territoire encadré par la Nationale 4, le Boulevard Baudouin Ier, la Nationale 238, l'avenue de Lauzelle.
On choisit ou non d'incorporer Blocry, le Bruyères situé sur Mont-Saint-Guibert, le hameau sur les bords de la Malaise. Sur immoweb on annonce des maisons à vendre à LLN, en réalité Hévillers. Et lorsqu'un habitant de la région se trouve à l'étranger il affirme sans mentir qu'il habite Louvain-la-Neuve (même si c'est Chaussée de la Croix, le Bauloy, le Stimont, Mont-Saint-Guibert, Vieux-Sart ou Corroy-la-Grand). On choisit de s'inclure ou de se distancier.
En vérité qui peut distinguer le parc LLN (côté Ciaco Rodehaie) et Axis contrôle technique ?
Au début de LLN, j'avais proposé, sans réponse, que les portes de la ville soient bien marquées, comme à Paris. Moins spectaculaire bien sûr. Mais maintenant est-ce que dire "entrer par la Porte de l'Espinette" va aide quelqu'un à pénétrer dans LLN par le bon endroit?
Limites de Louvain-la-Neuve. Les paroisses de Notre-Dame d'Espérance et de Blocry dépassent, par leur fréquentation, les limites de la propriété UCL.
Les limites intraurbaines sont parfois plus efficaces. Pendant des années il fut impossible de franchir le cañon ("cañon" rien que pour le plaisir de taper un tilde en français) du Boulevard du Sud. Les limites automobiles entre quartiers (le trèfle à 5 feuilles) sont aussi des dissuasions pour piétons.
Alors intra muros, extra muros ?



lundi 20 octobre 2014

L'Association des Habitants, représentative ? Habitants, usagers-acteurs

Par rapport à d'autres associations de LLN, l'AH se veut représentative de tous les usagers-acteurs de la ville, y compris ses visiteurs.
Lorsque Manu Lousberg et moi-même avons pris l'initiative du Conseil des Résidents, nous nous sommes autoproclamés représentant les futurs habitants, travailleurs, étudiants de LLN, ... Certains à l'UCL proposaient des "commissions de contact", des "groupes de travail", ... Notre logique a été de dire, un an avant la première rentrée académique : "nous sommes la ville". Nous deux, et ceux qui se joindraient à nous. Et nous nous sommes empressés de demander des représentants aux groupes prévoyant d'être présents dans les premiers temps de LLN : l'AGL, les étudiants de Maths-Physique qui venaient de faire sécession d'avec la Maison des Sciences, le Cercle Industriel, de futurs habitants... À ce moment il n'y a pas eu d'élections. Il y en a eu dès que les habitants se sont installés sur place. Et la première présidente élue a été une étudiante, Babeth Bonaert. Avant cela Philippe Bruyère, un étudiant de Maths-Physique a assuré le rôle de présidence, primus inter pares.
Dès qu'un petit groupe a été constitué, nous avons averti l'UCL et particulièrement l'ADSC (l'Administration du Secteur Socio-Culturel [vérifier les sigles]). Le Conseil des Résidents s'est constitué peu de jours avant une réunion avec les responsables du secteur socio-culturel à l'UCL. Elle s'est tenue à la Rue du Mayeur à Leuven, près des Halles. Assez vite aussi nous avons rencontré 3 représentants du CA de l'UCL puis le bourgmestre d'Ottignies.
La désignation a oscillé un peu de temps, entre autres entre les orthographes résidants et résidents. On s'est rallié aux mots Conseil des Résidents, utilisé auparavant sur d'autres sites universitaires. Dans le mot Conseil nous avons mis l'affirmation d'une responsabilité voir d'un pouvoir (le mot Comité avait été écarté). Le mots résidents marquait notre volonté de rassembler plus largement que les habitants au sens étroit.
Nous avons pris le nom de Conseil des Résidents mais en y mettant davantage que ce que cela représentait dans certaines colonies (LLN a été un peu une entreprise coloniale, un pied-à-terre de Lovanium en terre wallonne).
Le mot provisoire a parfois été intercalé dans l'expression. Par humilité des futurs habitants ou prudence du secrétariat (pour lequel nous avons accueilli avec plaisir une membre du personnel UCL, Colette Deleval-Vermer [orthographe à vérifier]) ou pour marquer que dès l'arrivée à LLN, les membres du CR seraient élus. Le Conseil (provisoire) était bien un Conseil définitif, mais à composition provisoire.
Après quelques années le Conseil des Résidents est devenu l'Association des Habitants. J'aurais préféré que l'on garde l'appellation d'origine. On pensait que les intérêts des habitants et des étudiants divergeaient de plus en plus. Avez-vous le souvenir d'autres arguments pour le changement de dénomination?
En tout cas les textes actuels de l'AH et l'insistance du Président Philippe Allard, il faut mettre sous le nom d'habitants tous ceux qui ont une activité ou une résidence notable dans la ville. Y compris les clients des magasins et les visiteurs.
Les visiteurs sont-ils des usagers de la ville ? Il y a 40 ans on répondait déjà oui, d'autant plus que les contribuables avaient bien payé le déménagement. 
Voir aussi : http://www.ahlln.be/Avant-l-AH-le-Conseil-des-Residents-Une-page-d-histoire_a323.html 


 

C'est quoi une ville ? Trois visages ?

Lors de la soirée du 20 octobre 2014 au Point Culture, le bourgmestre Jean-Luc Roland, proposait trois types de responsabilités sur la ville : l'UCL (et des promoteurs), la commune d'Ottignies-Louvain-la-Neuve, et l'Association des Habitants (tout comme d'autres regroupements).
Dans mon livre, et mes interventions au Conseil d'Administration de l'Association des Habitants, je distingue :
  • La ville bâtie (urbs, astu en grec)
  • La ville habitée (civitas, polis en grec)
  • La ville animée, solidaire (communion, koinônia)
La première paire est assez classique. Le 3e point m'est plus personnel. Les mots latins et grecs que j'ai choisis ont plus d'une acception au cours de l'histoire, particulièrement astu

Pour LLN la responsabilité relèverait de :
  • L'UCL, ensuite de grands ou petits promoteurs, y compris des propriétaires individuels
  • La commune, la "ville", d'Ottignies-Louvain-la-Neuve. Et de plus en plus la Région Wallonne voire la Communauté Française (le mot reprend du poil de la bête face à l'expression Fédération Wallonie-Bruxelles)
  • L'Association des Habitants (héritière du Conseil des Résidents créé à l'automne 1971) et d'autres associations, coopératives, etc.

Lors de l'échange de ce lundi soir, certains ont demandé si l'Association des Habitants ne pouvait pas engager du personnel pour préparer des projets urbanistiques.
Je laisse au Président et au Conseil d'Administration le soin de répondre officiellement à ce type de suggestion mais je vais déjà réagir en tant qu'initiateur, avec Manu Lousberg, du Conseil des Résidents.
Ce fut toujours un principe, une consigne que le CR puis l'AH ont appliqué : pas de gestion. Sinon de petites choses : un outil (Cyclocity, ...), une fête, ...

Il me semble qu'historiquement des tâches urbanistiques ont été remplies par des groupes rassemblés autour d'un projet. Présentant par exemple une alternative à un projet officiel. L'exemple le plus clair n'est-il pas pour l'instant Urbaverkoi ? http://urbaverkoi.blogspot.be/p/contact.html 

C'est un groupe indépendant et de haute technicité. Il fournit des outils, souvent en priorité à l'Association des Habitants". Il agit en son nom propre comme groupe de pression. Sa relation à la Ville-Commune, à l'UCL, à l'AH est un intéressant modèle de fonctionnement.

On a parfois présenté l'AH comme un groupe de pression. Pour moi c'est une fonction secondaire. Par cette expression on a surtout voulu indiquer que le Conseil des Résidents et ensuite l'AH se refusaient à toute gestion importante (si ce n'est l'organisation d'activités et de certains services). Son rôle de fait a été le plus souvent la transmission d'informations. A la naissance du Conseil des Résidents, de l'UCL vers les futurs puis premiers habitants. Jean-Marie Lechat a été un informateur efficace et persévérant.
Pour la remontée de réactions de la part des résidents (usagers-acteurs) on a souvent parlé en direct à Woitrin et à des membres de du CA de l'UCL, ou au bourgmestre. 
Les projets sur la ville ont été confrontés mais sauf pour la crèche, les habitants n'ont pas réussi à infléchir les projets UCL. 


Alors, à qui appartient la ville ?

À ses habitants bien sûr. L'UCL a évidemment l'honneur de l'initiative. Woitrin est clairement le père de la ville nouvelle. Mais comme pour un enfant, dès que cela existe, que cela n'est plus seulement un projet, l'enfant appartient d'abord à lui-même.
"Vos enfants ne sont pas vos enfants" écrivait le poète libanais Khalil Gibran.
http://www.poesie.net/gibran1.htm
La ville appartient à elle. Lentement elle se dégage de l'accompagnement parental. A quarante-deux ans, c'est l'âge de la pleine maturité chez certains peuples de la terre, elle est face à elle-même.
N'est-ce pas pour vous le temps de la refondation ? 

Mon livre : Louvain-la-Neuve au temps des pionniers

La médecine m'a invité à lever un peu le pied. Il est vrai qu'une fois retraité on travaille souvent plus qu'avant. Je vais donc répartir mon travail sur un temps plus long.
En attendant de mettre un point final à ma version imprimée (je dois encore interviewer pas mal de pionniers), je vais livrer au web quelques "bonnes feuilles" afin de susciter des réactions sur les idées du livre. Elles ne seront sous leur version écrite finale mais sous forme de documents de travail.
Mon livre ce n'est pas seulement "Louvain-la-Neuve au temps des pionniers" mais aussi "Les pionniers au temps de Louvain-la-Neuve". L'histoire des débuts a aussi son histoire. On la relit à la lumière des réalisations.
Envoyez-moi des commentaires, des anecdotes, des copies de documents... sur ce blog ou à mon mail paulthielen@gmail.com

À qui appartient la ville ?



Hier soir, 20 octobre 2014, une  passionnante soirée suscitée par Françoise Lemoine au « Point Culture » de LLN, l'ancienne Médiathèque. La salle était pleine, beaucoup de gens debout. Mais une moyenne d’âge au-dessus de 60 ans. Moins d’une dizaine de moins de quarante ans.
Le thème « à qui appartient la ville » n’intéresserait-il que les sexagénaires ? Qu’ils aient vieilli "sur pied" à LLN depuis les années 70, où qu’ils soient venus vivre leurs vieux jours à LLN.

Beaucoup de monde (plus de cent) dont pas mal debout. Âge moyen au-delà de 60 ans. Pas d'étudiant à ma vue. Deux ou trois "jeunes" de moins de 40 ans ! Des exposés intéressants y compris à partir de la salle. Notre président a été concis mais percutant. 



Peu de temps pour un débat. Les temps de parole de certains orateurs avaient fait exploser le chrono. Apport intéressant de Jean-Luc Roland qui n'était pas spécialement invité mais qui est venu comme tout le monde. Aussi Edouard, Jean-Marie Lechat, Marianne Eeckhout, Jean-Pierre Wilmotte ...


Tout le monde aura encore le temps du débat ce 29 octobre dans les auditoires Montesquieu.