mardi 21 octobre 2014

L'UCL va-t-elle revendre les terrains de LLN ?

On s'est interrogé hier sur la moralité de la possession de terres par l'entreprise UCL. Au mépris de la loi ? Il y a eu des comparaisons avec le patrimoine de différentes universités : VUB, ULB, ... On aurait pu examiner la position particulière de l'Université jésuite de Namur, des Universités d'Etat (sont-elles à la merci d'un changement de gouvernement national ou communautaire ?)
Je plaide pour l'UCL. Elle avait été victime d'une grave injustice et beaucoup l'ont considérée comme une trahison. J'étais proche de Mgr Massaux au moment où il a appris que l'UCL devait quitter Louvain. Dans notre relation "Je t'aime moi non plus" nous étions dans une phase "je t'aime". Je l'ai vu effondré, presque détruit lors d'une réunion avec des professeurs du secondaire, fulminant contre les évêques belges et particulièrement le Mgr de Bruges. Heureusement, son tempérament de sanglier des Ardennes a pris le dessus, et son fond religieux a accouché d'une "sainte colère". Il n'a pas amené beaucoup d'idées pour LLN mais il a soutenu fermement les négociations de Woitrin, Oleffe et les autres.
La création de Louvain-la-Neuve a été un investissement gagnant pour la Belgique, la Wallonie et plus encore pour cette région du Brabant wallon de villages et de petites villes sans perspective. Cela vaut bien quelques milliards. Sans doute la KUL y a-t-elle gagné plus encore mais comme j'étais un Brabançon bilingue ce fut gagné-win, comme le "pain perdu" en français devient le "gewonne brood" des Flamands.
Parlant milliards, l'on disait que l'UCL avait bénéficié d'emprunts CGER à très faible taux. Quelqu'un parlait de 35 milliards de francs belges pour le coût total d'aménagement de LLN y compris les bâtiments privés. Il est vrai que le chiffre à atteindre était de 50000 habitants.


Jean-Marie Lechat a rappelé justement qu'il ne fallait pas rêver: l'UCL ne lâchera pas son patrimoine. Avec les évènements Marcourt je m'étais déjà dit : en Belgique c'est une garantie de liberté, d'autonomie, de durée que de posséder des terres. Un pouvoir public pourrait plus facilement couper les subsides que faire vendre du terrain.
D'autre part posséder le foncier c'est une façon d'assurer la continuité du projet urbanistique.

Ceci dit je pense que l'UCL pourrait concéder à terme une partie de la responsabilité urbanistique à une entité plus autonome et plus transparente que ses commissions.
Enfin il serait bon que sur une surface significative on puisse tester le Community Land Trust. Un CLT pourrait-il racheter une partie non bâtie du patrimoine UCL? L'UCL pourrait racheter avec cette somme des terres en bordure de ses possessions actuelles? C'est juste une question.
Les pionniers de LLN s'inquiétaient de voir leur Alma maternante être à la fois le propriétaire, le maître d'école, le patron, le gardien de la morale, le critique de l'esthétique, le mécène...
Il est temps de redéfinir le rôle du propriétaire, en n'oubliant pas qu'il a été l'initiateur d'une ville passionnante.

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